Je mens tout le temps
Le blog serait-il le lieu où l'on pourrait enfin dire la vérité?
J'étouffe de faire semblant.
Si j'étais bonne et juste, je pourrais être sincère tout le temps, presque avec tout le monde (ou bien me taire), et cela ne causerait pas de scandale. N'étant ni bonne, ni juste, et assez lucide pour en souffrir, je dissimule ou déguise mes actes, mes pensées, mes émotions, comme on cache la poussière sous le tapis, et le linge sale dans le placard: vu de l'extérieur, rien ne choque.
J'ai l'impression d'être en toc.
Mes enfants ont une mère en toc, mon mari, une femme en toc. Je suis une amie, une soeur, une fille en toc. Certains le savent déjà, les autres finiront par l'apprendre. Je suis une faussaire en sursis.
Je me dis que je ne me suis pas encore trouvée (jusqu'à quel âge est-il décent de se chercher?). Mais je ne crois plus à ce que je me dis.
Plus jeune, je ne mentais pas aux autres, c'est à moi-même que je mentais. Aussi, je mentais sincèrement. Aujourd'hui, tous les voiles flatteurs dont je m'enveloppais sont tombés. Plus d'illusions, seulement l'impitoyable lucidité: tu n'es rien.